Ghassan TUENI
LAISSEZ VIVRE MON PEUPLE ! est l'appel que le Liban lançait, comme un défi à la face du monde, quand le Conseil de Sécurité discutait en mars 1978, tout à la fois du sort de ce pays et de l'avenir de la paix au Moyen-Orient. Car si le Liban était déjà l'otage de la guerre des autres - israéliens, palestiniens, syriens, etc. - il risquait, et risque toujours de devenir aussi victime de leur paix.
Les discours de Ghassan Tueni - témoin du drame en sa qualité d'ambassadeur représentant permanent du Liban à l'O.N.U. de 1977 à 1982 - "traduisent une vision claire, cohérente, de la paix et de la coopération dans le monde... Ils définissent une politique du Liban d'hier, d'aujourd'hui, de demain. Et surtout ils défendent ce Liban de toujours - sa terre, ses habitants, ses traditions, ses espérances - avec une ferveur frémissante, une tendresse infinie". En decrivant ainsi dans sa préface l'oeuvre de doctrine de Ghassan Tuéni, M. Charles Hélou, ancien Président de la République Libanaise, signale l'intérêt tout particulier de la proposition - présentée comme discours de la fin - de "neutralité internationalisée", car garantie par une "force permanente de maintien de la paix".
Au-delà de sa valeur de témoignage, ce livre est un instrument de travail unique, non seulement parce qu'il retrace la démarche et les vicissitudes de la Question Libanaise dans son contexte de devenir arabe, mais aussi parce qu'il présente, groupées en annexes, toutes les résolutions du Conseil de Sécurité relatives à la question.